Pas de p'tit col pur le cotyle
Je
m’étends sur le lit en ce beau dimanche, le 24 juin exactement ; je le
quitterai …
44
jours plus tard !
Quelques
heures plus tôt, de retour d’une sortie club, le tranquille chemin de halage
du canal Nimy-Blaton-Péronnes, un bateau de plaisance va nous croiser :
spectacle rare, toujours plaisant, et distrayant : ma roue avant soudain
trop proche d’une roue arrière, un écart brutal, la chute, violente douleur.
Le
chef intact (merci le casque !), le vélo itou, mais impossible de me
relever. Marc sprinte chercher sa VW (merci Marc !).
Le
cotyle, kesksèkça Docteur ?
(extrait
d’un dessin du Larousse, chez Xavier).
Une
chambre, donc, Avenue B. de Constantinople, théâtre de quarante quatre longs
jours d’une «partie de jambe en l’air» ; 44 jours de supplice (pas
celui de la roue), à ronger mon frein, avec pour couper l'ennui les trois
plateaux quotidiens et pour seul exercice les tractions sur un simple guidon,
…. et je ne vous parlerai pas de selle(s).
Dans
deux semaines, les amis se lanceront dans ce nouveau tour prometteur, Ardèche-Provence
& Drôme : sept jours d’aventures, de découvertes, de rencontres au
fil des petites routes du Sud et des nombreux cols, sept jours de soleil, de
lavande, de succulentes olives et de petit rosé bien frais, … mais sans moi !
Blues
total, forcément !
Le
moral reviendra, très doucement : d’abord grâce aux exploits de Kim et
Justine à Wimbledon, ensuite avec le Tour de France, parcouru de la première
à la dernière étape, par procuration devant le petit écran.
Et
puis ces nombreux témoignages de réconfort, d’encouragement et d’amitié,
parmi lesquels quelques moments forts :
-
la joyeuse visite d’une bonne partie du groupe «Ardèche, Provence
& Drôme», au retour de leur voyage très réussi,
-
le superbe tee-shirt, au motif cyclo de circonstance, offert par quelques
amis du Club,
-
le kidnapping (le mot n’est pas trop fort) perpétré par Hono qui
m’entraîna en chaise
44 jours de traction
roulante pour un aller-retour hôpital – café cayau où je pus enfin
– quel bonheur – écluser quelques
petites mousses bien fraîches : début de résurrection !
Après
36 jours de traction de la jambe, je remets progressivement les pieds l’un
devant l’autre: du lit au lit, puis du lit au fauteuil, et bientôt, en appui
sur une tribune, du lit au couloir ; avec une grosse frayeur lorsqu'une lâche
dérobade de la dite tribune me fait choir lourdement – du bon côté fort
heureusement !
Le
6 août, enfin, le retour à la maison, pour retrouver les bonds de Paco, les
affaires du Club, et les joies d’une mobilité toute relative : en chaise
roulante un mois, avec les béquilles jusqu’à la mi-novembre.
La
convalescence ne sera pas triste, souvent grâce aux Dragons Audax Mons :
les terrasses de la Grand-Place sous le soleil d’automne, les après-midi ou
soirées festives chez l’un ou l’autre membre, avec les fous rires dus aux
petits inconvénients de mon handicap momentané …
Le maginifique tee-shirt |
Soirée festive en chaise roulante |
L'épisode de la chaise percée |
Quelques 1/2 lt
de réconfort avec des amis à Ribeauvillé
Enfin,
le 2 décembre, je remonte sur le vélo pour une courte balade direction le
Grand-Large et les chemins de halage – histoire de conjurer directement le
mauvais sort … Avec succès :
je n’ai croisé aucun bateau !
Le
dimanche suivant, rebelote pour un parcours de 15 km : me voici remis en
selle, toutes sensations retrouvées, savourant à nouveau l’ivresse de mon
sport favori.
Voilà
: je sais que mon carnet des Chevaliers de la Route 2001 restera à moitié vide ;
cette expérience, à l’inverse, aura multiplié par deux (au moins) ma
motivation pour la saison prochaine et ma foi dans la solidarité et l’amitié par
le vélo.
A
toutes et tous, bonne route en 2002 ; sortez couverts (du casque) !