Vacances et Petites Chasses aux Cols

Quelques dragons se sont retrouvés après le voyage club au camping La Rouveyrole à Casteljau (Ardèche). Certains pour y décompresser quelques jours, d’autres plus longtemps, certains pour se balader en vélo, d’autres en moto (ou les deux). En ce qui me concerne, Laurence et Mathilde se trouvant sur place depuis le samedi précédent le voyage, il devait s’agir d’une semaine de vacances familiales ce qui évidemment n’excluait pas un minimum de bicyclette.

 Lundi 16 juillet.

 Rentrés du voyage hier après-midi complètement lessivés et crevés, nous « carpe diemons » en mangeant, buvant des coups, « piscinant » et « chaisselonguant » au soleil. Vers la fin de l’après-midi je ressens malgré tout l’appel irrésistible du col ! Décision vite prise d’aller quérir en compagnie de Thomas, Julien, Bruno, Jules et Jacky un petit muletier situé non loin du camping (altitude 115).

 

 

 

 

 

 

 

 L’Ours et le Lion   

 

Nous prenons la direction de Berrias et roulons tranquillement sur des petites voies vicinales qui se faufilent parmi les vignes. Passé le charmant village nous empruntons la D 901 vers Les Vans, elle monte un peu et Julien emporté par la fougue de la jeu­nesse, y pousse tant et plus sur les pédales. Bruno et moi avons beau lui crier de ralentir il continue aussi vite qu’il peut. Tant pis (ou tant mieux) pour lui, il n’aura pas l’occasion de quitter la départementale pour aller crapahuter, le plus souvent à pied, sur un petit sentier serpentant dans le merveilleux bois de Païolive et d’y empocher le Pas du Buis (205) avant de rejoindre la route un peu au-dessus de l’endroit où nous l’avons quittée, une bonne partie de plaisir.

Nous continuons à cinq notre petit bonhomme de chemin, obliquons à droite vers Casteljau passons près du remarquable agglomérat rocheux dénommé « L’ours et le lion » et dévalons l’étroite et sinueuse D 252 qui traverse le bois de Paölive d’une beauté telle que nous y prenons notre temps, mains sur le guidon. Le seul inconvénient de cette route étant que le croisement avec des bagnoles et surtout des camionnettes remontant des flopées de kayaks du Chassezac est parfois malaisé, n’est-ce pas Jules !

De retour au camping après moins de 20 km, heureux !

Mercredi 18.

Il a douché hier durant une partie de la journée, aujourd’hui cela s’est amélioré et en fin de matinée un beau soleil a fait son apparition. Jacky, Marc et moi décidons d’en profiter pour aller cueillir un col. Direction Berrias par la même route qu’avant hier ensuite route vers Banne et belle petite montée vers ce village à l’orée duquel nous tournons à droite sur la D 251 qui tournicote dans une forêt rocailleuse remarquable. « Tournage » à gauche sur la D 310 du même acabit et « retournage » à gauche pour prendre un C.V. et y donner une belle paire de coups de reins pour passer le col de Pigère (340).

 

 

 

 

 

 

 

 Fort De Banne  

 

Le dîner de Marc manque d’y être régurgité, c’est dire ! Sublime descente forestière vers le Petit Brahic puis route de Banne et vues impeccables sur son fort. Chemin du retour semblable à celui de l’aller sauf qu’à Berrias nous ne pouvons résister à l’appel de l’arrêt cabaret (ça faisait longtemps !) et nous disposons nos engins sur la devanture du Café des Arts. Un endroit des plus intéressants situé sur une placette tranquille (faut dire que le village pas plus grand qu’un trou de nez ne semble pas fréquenté des masses), belle terrasse, cadre intérieur sympa et étape du jour en direct T.V (la montée de l’Alpe d’Huez si mes souvenirs sont bons). Chacun paye la sienne, le patron remet « la toutoute » ce qui explique pourquoi les derniers km (30 au total) me semblent plus longs et plus durs au retour qu’à l’aller!

 Jeudi 19.

 Chasse aux cols plus conséquente ce jour. Jacky, le Chi, Bruno et moi embarquons nos vélos dans la Vito et nous dirigeons vers Villefort (altitude 591), ville située à environ 35 km du camping. La D 901 qui nous y conduit nous offre de beaux points de vues qui nous mettent en appétit. Il fait beau et pas trop chaud, anyway ce que nous demandons c’est de ne pas être mouillés sinon de sueur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Rivière l’Homol

 

 En ville c’est jour de marché, Jacky trouve malgré tout une place de parking et nous nous mettons en selle vers 10 h pour effectuer quelques centaines de mètres jusqu’à un bistrot, mes 3 C obligent ! Départ effectif peu avant 11 heures et d’emblée une assez courte mais forte pente pour arriver au collet de Villefort (656). Ensuite la D 906 que nous suivons se love le long du flanc est du Plo de la Voulp et du Bousquillon, c’est sensas. Cette impression sera d’ailleurs confirmée par les cyclos-motards (ou l’inverse) Jacques, Bernard et Marc qui y passeront cet après-midi. A l’entrée du village de Concoules un petit C.V. nous conduit au col de l’Ancise (695), facile. Nous rebroussons chemin quelques mètres pour prendre un autre C.V. qui redescend en pleine foret vers la D 906. Faut y faire gaffe because on y débarde.

Retour sur la départementale et passage sans s’en rendre compte des cols de la Banlève (624) et de Canteperdrix (545). Traversée de Génolhac, passage de la rivière L’Homol et courte grimpée du col de Valoussière (501). Nouveau retour sur la D 906 suivi d’un aller-retour de quelques km pour le col de l’Ance (501). Cap au nord et descente vers la vallée de L’Homol que nous longeons jusqu’au hameau Les Allègres. Jusqu’à présent nous ne nous sommes pas « s’crandis » du tout cela ne va pas durer avec la montée du col de Charnavas (501), 161 m de dnv en moins de 2 km lesquels commencent par 500 m de plat ce qui nous donne en fin de compte un vrai mur à plus de 10 %, escaladé tout à gauche sur le triple (30 X 26) sauf pour Jacky la force tranquille (39 X 28) !

 

 

 

 

 

 

 

 Col du Mas de l’Ayre

 

La suite du parcours sera nettement plus fastoche exceptée la partie de forte poussette (impasse pour le Chi) sur une laie forestière pour poser nos roues au collet de Mombo (592). Dernier petit aller-retour pour prendre le Collet (420) et nous plongeons vers la vallée de la Cèze et Brésis, vues trois étoiles sur les ruines moyenâgeuses du château de Moyes. Seul véritable problème : pas de cabaret en vue ! Nous poursuivons par l’assez longue (12 km) et peu ardue montée vers la crête de la foret domaniale du Mas de l’Ayre en passant par les tranchées de Ponteils (571) et de Malons (851), en prime tout le temps de la grimpette : des vues superbes. Arrivée sur la D 901 où nous sommes passés ce matin en camionnette et prise du col du Mas de l’Ayre (846) -l’Air selon le Chauvot !-.

Descente impec sur Villefort où nous sommes rendus vers 14 h 30 et enfin l’arrêt cabaret attendu depuis un bout de temps ! Les 12 cols en 3 h 30 « à s’naise » pour 62 km, un beau rapport qualité-prix sans parler des merveilleux paysages rencontrés.

Vendredi 20.

Demain je retourne à Mons mais une dernière petite sortie à titre de coup de fion (ce n’est pas ce que vous croyez, voyez vos dicos !) me tente. Avec Jacky je me dirige vers Bessas par la D 202, c’est la fin de l’après-midi et le soleil chauffe encore pas mal. Après un peu plus de 3 km je crève de l’arrière, ça commence bien ! Les 6 km suivants jusqu’au col de la Serre (371) me restent dans les pattes, Jacky joue le Saint Bernard, merci ! J’atteins le col exténué, en nage, le cadre est ravissant mais je n’en jouis guère. Je cherche, Top 25 en main, l’endroit d’où doit débuter une partie de parcours muletière susceptible de nous rapporter 2 cols.

Nous redescendons un peu sur la route que nous venons de grimper et trouvons sur notre droite l’embranchement du chemin que nous devons prendre. Nous pouvons y rouler quoique cela ne soit pas facile-facile étant donné les cailloux qui s’y trouvent. Après une paire de 100 mètres, un croisement où, sous des arbres, nous apercevons une table et des chaises qui semblent attendre les consommateurs sauf qu’il n’y a malheureusement pas de bar où passer commande. Nous tournons à droite et com­mençons à marcher car le chemin-sentier n’est plus cyclable sauf, et encore, pour des V.T.T. Nous finissons après une heure de crapahutage mémorable en foret rabougrie, pierreuse et asséchée par empocher le col de Trepaloup (326) puis le Pas Estret (385). Mon coté gauche prothèsé me fait sentir que je viens d’exagérer, tant pis !

Nous faisons demi-tour et redescendons, cela va mieux même si mous mettons quand même 45 minutes pour retrouver l’asphalte. Il ne nous reste plus qu’à nous laisser aller vers le camping atteint après 26 km dont 4 de muletage « s’kétant ». Vivement que je sois de retour à Mons pour me reposer un peu jusqu’au début septembre !

 

HONO. Cabarets - Muletiers Productions.