ROULE
BRITANNIA
OU DES
DRAGONS
EN
ANGLETERRE
Cela
faisait deux ans que j’attendais et espérais ce voyage, très précisément
depuis ma rencontre avec les cyclos du Southport Cycling Club lors de leur venue
chez nous dans le cadre du jumelage de Mons avec Sefton (cf Les Rameurs 2.001).
Il faut dire que cela n’avait pas été triste tant sur le vélo qu’autour
et comme « bis repetita placent », vous comprendrez aisément mon
bonheur (n’ayons pas peur des mots !) lorsque les autorités montoises nous
informèrent de la possibilité d’adjoindre une dizaine de cyclos aux délégations
sportives (judo, football, billard) qui devaient se rendre en Angleterre à la
fin août, il parait même que nous y étions attendus comme des loups blancs !
C’est
ainsi qu’après un appel aux intéressés via le courrier-club (j’insiste !)
nous nous sommes retrouvés à onze (le président, Richard, Hervé, Marc,
Michel, Corinne, Jacques, Pol, Yves, Jacky F et moi-même) auxquels il convient
d’ajouter Jean et Brigitte, inscrits avec le club photo de Mons mais bien décidés
à participer à l’une ou l’autre sortie pédalante.
La
participation plus que symbolique demandée aux participants pour l’ensemble
des prestations fournies (transport hommes et machines, hôtel, réceptions etc)
était de 25 euros ce qui, sans bien évidemment être la raison principale de
l’inscription de tout un chacun (chez nous pas de « mangeurs de blanc »),
ne pouvait que mettre du beurre dans les épinards de nos « drinkgeld »,
mot parfaitement adéquat comme vous pourrez vous en rendre compte par la suite.
Mercredi
21 août.
Dans
la matinée je m’en vais prendre possession de la camionnette louée par la
ville chez Avis, fallait bien que quelqu’un se dévoue pour la conduire et
comme on n’est jamais si bien servi que par soi même ! Petit moment d’inquiétude
en m’apercevant qu’il ne s’agit pas de l’Iveco mentionnée sur les
papiers mais d’une (plus grande) Mercédès 308 CDI, tant pis on verra bien à
la douane!
Avec
l’aide de quelques participants nous chargeons les vélos, dont une partie est
« encartonnée » (une idée chère à Moulin), qui ont été
entreposés hier au Ducal et je mets le cap sur la Grand-Place où
l’embarquement de tous les groupes sportifs (les autres groupes dont les représentants
communaux ayant pris l’avion, noblesse oblige) doit avoir lieu à 14 heures.
Franchement, la camionnette se conduit comme une voiture reste à ne pas oublier
ses dimensions et, en Angleterre, la conduite à gauche. Après quelques pintes
à No Maison (deux seulement pour moi !) c’est le départ vers Zeebrugge avec
Marc comme convoyeur en suivant le car.
Nous
embarquons à bord du P & O Ferry sur les choses de 17,30 heures (les
formalités douanières n’ont posé aucun problème). Etant resté seul dans
la camionnette et celle-ci embarquant avant le car et ses passagers, je suis à
bord un bon quart d’heure avant les autres et m’en vais prendre possession
de la cabine que j’occuperai avec Marc, Hervé et Richard. Celle-ci est
parfaite tant au niveau de la literie (la traversée dure 14 heures) qu’à
celui de la douche, w-c. Un seul petit regret, elle n’est pas pourvue de
hublot.
Départ du ferry "NORSEA"
Je
me rends ensuite à l’un des bars afin de combler mon retard « bibitique »
de ce midi causé par ma « qualité » de « van driver ».
Quoique
encore à quai en Belgique c’est déjà l’Angleterre à tous points de vue
(personnel de bord, produits en vente, environnement et ... boissons !). Un
Southern Comfort plus tard les passagers du car se pointent et comme par hasard
les dragons sont irrésistiblement attirés par le bar. C’est « dallé »
pour une paire de « pint » (guiness, bitter, ale, lager selon les goûts,
le président ayant du mal à définir le sien après des dizaines d’années
de fidélité à la Jupiler) jusqu’au moment où le ferry quitte le quai à
19,05 heures précises.
Nous
nous rendons alors sur l’un des ponts afin d’assister au départ, certains
dont Jacques pour qui c’est une première sont assez impressionnés moi itou
car si j’ai par le passé effectué une bonne dizaine d’Ostende - Douvres
par malle, le ferry est nettement plus imposant.
Vient
le moment de passer à table. Notre billet de traversée comprend l’accès aux
restaurants sans aucun supplément de notre poche pour celui qui comprend un
buffet (tant pour le souper que pour le déjeuner), avec supplément si l’on décide
de choisir le restaurant plus classique. Conseillé par Moulin qui tient
l’info d’un des participants à la traversée de la précédente visite de
jumelage nous optons pour le buffet, bien vu président ! En effet, outre le
fait que le cadre soit parfait et le monde peu nombreux, nous avons d’abord
droit à une entrée servie par un membre du personnel (duck pâté with orange
pour moi) avant de passer au buffet proprement dit où nous pouvons nous servir
de tout ce que l’on veut autant de fois que l’on veut et comme nous sommes
des gars volontaires, certains plus que d’autres d’ailleurs, nous nous ne
faisons pas prier !
Le bar, c'est déjà l'Angleterre
Je
ne me souviens pas avoir jamais vu un tel choix ! Toutes sortes de légumes, de
charcuteries, de poissons sans parler des différents plats chauds, du buffet
indonésien, des pâtisseries et fromages. Comme il ne faut pas (ou parfois
« vaut mieux pas ») regarder dans l’assiette des autres voici ce
que je me suis servi : une assiette de différents poissons froids et diverses
salades de la mer suivie (après une petite pause) par une autre du buffet indonésien
(morceaux de boeuf dans une sauce épicée, morceaux de poulet dans une sauce au
curry, morceaux de porc dans une sauce aux herbes), le boeuf me cause un tel
plaisir gustatif que j’en reprends une seconde fois, nouvelle petite pause, je
commence à être « légèrement rempli » et décide de faire
l’impasse sur les différents plats chauds de viande ainsi que sur le saumon
en sauce aux herbes pour m’octroyer un onctueux morceau de cheese cake au
citron que je fais suivre de cheddar et de stilton, un excellent bleu qui
accompagne à merveille le merlot-syrah que ma tablée a choisi en guise de
boisson (payante, faut quand même pas pousser !).
Les
mouvements du bateau n’incommodent guère nos agapes, faut dire que la mer est
calme.
Nous
quittons finalement ce havre de bonne chair et mettons le cap sur le bar à
seule fin d’aider notre digestion grâce à « quelques » english
pint. Visite ensuite au « bar-disco » uniquement pour y admirer tout
le savoir danser de notre ami Michel. La nuit (ou le début de journée) de
sommeil qui s’ensuivra sera courte par la seule faute du décalage horaire
bien entendu (une heure de moins en Angleterre que chez nous).
Jeudi 22.
Je
me lève à 6 heures et me dirige vers la salle de restaurant pour le breakfast
qui doit y être servi dès 6,30 heures. Jacky et Jacques ainsi qu’une ou deux
autres personnes sont en attente devant les portes encore closes. Nous allons
faire quelques pas sur le pont, le fond de l’air est doux, nous apercevons
dans l’aube naissante les côtes illuminées, c’est beau.
6,30
heures devant le resto toujours pas ouvert, les minutes passent. J’aperçois
« a member of the crew » et lui demande : « Excuse me, when
will it be possible to have breakfast ? ». « In one hour, sir »
me répond t’il ! J’en informe mes deux acolytes. Nous avons confondu heures
belges et anglaises, il n’est donc que 5 h 40, english time ! Mieux vaut en
rire qu’en braire !
6,30
heures, english time, il y a nettement plus de monde en attente devant le resto
qu’une heure plus tôt et pour cause ! Il ouvre et « c’est dallé »
pour le même genre de buffet que celui d’hier soir excepté bien entendu (quoique
!) qu’il s’agit de denrées pour petit-déjeuner avec un coté continental
(pain, croissants, fromages, confitures...) et l’autre anglais (saucisses,
lard, haricots sauce tomate, oeufs sur le plat, oeufs brouillés, boudin noir,
poisson pané...) sans parler des jus de fruits, thé, café. Comme hier soir
c’est « à volonté » ! J’avoue m’être servi deux assiettes
d’english breakfast, le bonheur !
Tous
les dragons finissent par arriver (même Hervé) et le déjeuner terminé je
m’en vais prendre une bonne douche dans la cabine avant de rejoindre le groupe
au point de rassemblement puis, avec Marc, je descend dans la soute où se
trouve la camionnette et nous y attendons l’ouverture des portes et le moment
de débarquer. L’attente n’est pas bien longue et vers 8,15 heures (heures
anglaises à partir de maintenant) les roues du van touchent le sol d’Albion.
Les douaniers jettent un rapide coup d’oeil sur nos cartes d’identité et je
me gare le long de la route de sortie en attendant le car. Il est largement passé
8,30 heures lorsque je m’insère derrière lui dans la file des véhicules de
toutes sortes qui se dirige piano (en cause un « roundabout ») vers
la sortie du port. C’est parti pour les plus de 200 kilomètres qui nous séparent
de Southport, tous sens en alerte because la conduite à gauche. Aucun problème
de ce coté car en fin de compte il s’agit « juste » d’inverser
mes réflexes et attitudes de conduite continentale. Qui plus est les trois
quarts de la distance se font sur autoroute et les conducteurs anglais me
semblent nettement moins « agressifs » que les belges. La météo
est correcte (nuages et éclaircies) et une fois quittée la banlieue de Hull la
campagne n’est pas mal et même plus lorsque nous abordons la traversée de la
chaîne des Pennines. Les (petits) problèmes commenceront lorsque nous
quitterons l’autoroute pour rejoindre Southport car la route empruntée est
bondée de voitures et nous y sommes souvent contraints de rouler au pas (j’apprendrai
par la suite que la cause en est le Southport Flower Show qui draine une énorme
quantité de visiteurs et qui a commencé aujourd’hui).
Le
car s’arrête à quelques kilomètres de la ville et je me gare derrière lui.
Nous sommes alors pris en charge par un automobiliste qui a été chargé par
les autorités anglaises qui s’occupent du jumelage de nous guider jusqu’à
nos hôtels respectifs. Le groupe des cyclos est le premier à être débarqué
au Talbot Hôtel dont le parking privé me permet de garer la camionnette avec
facilité, il est midi passé.
Essai du Grand-bi d'Alec pour Corinne
C’est
avec un réel plaisir que je retrouve Yvonne et Bob rencontrés à Mons il y a
deux ans. L’une comme l’autre sont des supers rouleurs comme certains
pourront s’en rendre compte dès le lendemain. Plaisir aussi de retrouver
« do you remember me » Mike qui ne peut malheureusement rester
l’après-midi avec nous.
L’hôtel
est passablement british (of course) : petit mais coquet avec de la moquette
partout, une pièce de télévision et un bar ! Darryl, le réceptionniste, a
l’air sympa et délivre à chacun une pochette contenant tout le programme des
jours à venir et contenant en outre une carte d’accès au Flower Show ainsi
qu’une espèce de collier avec carte plastifiée qui nous garantit l’accès
à toutes les organisations prévues.
Vient
le moment toujours épique (cf les voyages-club) de la distribution des clefs
pour les chambres en effet nous sommes 11, les chambres sont des doubles qui
aura donc la malchance (ou le privilège) de loger seul ? Celle-ci (ou celui-là)
revient à... non pas Yves mais Pol. Quant aux autres couples ils se composent
comme suit : Michel & Corinne, Moulin & Richard, Jacky & Jacques,
Yves & Hervé, Marc & moi.
Nous
en prenons possession, elles sont correctes, moquette bien entendu, deux bons
lits, douche et w-c, T.V, armoires avec sur l’une d’elles des tasses ainsi
que tout le matos nécessaire pour se préparer du café ou du thé, signalons
en outre qu’elles seront remises en ordre tous les matins par le personnel féminin
et le matos à boisson remplacé si utilisé. La vue donne sur la maison d’à-coté
et un bout de la rue d’en face. Rien à redire donc (du moins en ce qui me
concerne) si en plus on sait que l’hôtellerie anglaise n’est pas donnée et
qu’il nous en aurait coûté 30 £ par nuitée et par personne plus 6 £ pour
le déjeuner (cours de la livre : 65 F.B ou 1.6 euro).
Chacun
s’installe dans ses pénates et se rafraîchit quelque peu avant que nous ne
nous regroupions sur le parking de l’hôtel vers 13 heures. L’hôtel ne
disposant pas d’une salle intérieure pour nos vélos et le local du Southport
Cycling Club se trouvant à 20 minutes (à pied) nous décidons que nous
laisserons nos vélos dans la camionnette et qu’après les y avoir remisés
suite à nos sorties, je calerai le fonds de celle-ci contre le mur de l’hôtel
afin d’éviter un max toute tentative de vol.
Démonstration du président "of course"
Nous
nous dirigeons, guidés par Yvonne et Bob vers le centre ville distant de
seulement 5 minutes à pied avec un premier arrêt pub dans un endroit que nous
serons amenés à pas mal fréquenter les jours suivants.
Nommé
le Falstaff ce pub est superbe : terrasse, grande salle intérieure classique,
long comptoir avec grand choix de bières au fût et premières dégustations du
jour, en vitesse car nous devons nous rendre au Arts Center dans le centre-ville
afin d’y dîner.
Nouvelles
retrouvailles devant celui-ci avec Alec et son grand-bi sur lequel Corinne ne
peut résister à l’envie de monter.
L’Arts
Center est un endroit agréable avec de beaux escaliers en bois et de nombreuses
salles, celle où nous sommes attendus en compagnie des autres groupes sportifs
et officiels se situe au premier étage. Un buffet y est ouvert, il comporte
entre autres choses des lasagnes, du rôti, pommes de terre, frites, légumes, gâteaux.
Seul « hic » pour certains il n’y a à boire « que »
de l’eau, des jus de fruits et du café ou thé. Nous dînons agréablement en
compagnie de nos trois amis anglais après quoi nous allons découvrir la
charmante cité balnéaire, sa marina et son « pier » sous un
radieux soleil. Nous y fréquentons par la même occasion le plus petit pub
d’Angleterre (certifié par un diplôme du Guiness Book encadré sur un mur) où
l’ensemble du groupe aura du mal à tenir (mais pas à se tenir -quoique !-).
Nous finissons après encore une paire d’arrêts par rejoindre l’hôtel vers
18 heures. Nous y sommes attendus par Ken, le secrétaire du club (lui aussi était
venu à Mons) avec qui nous mettons au point le programme vélo du lendemain à
savoir : départ à 9,30 heures au lieu de 9 heures because le temps de préparer
les vélo et trois circuits au choix (50, 70, 90 km).
Nos
amis anglais nous quittent, deux autres devant prendre la relève à la réception
de ce soir et nous leur fixons rendez-vous demain matin à 9,30 heures pour la
première sortie vélo.
18,45
heures, tous les dragons en tenue « correcte » attendent devant
l’hôtel le bus qui doit venir les chercher pour les conduire à l’hôtel de
ville de Bootle ou le souper du soir précédé d’une « drinks réception »
est prévu à partir de 19,30 heures. Le bus est nécessaire étant donné que
Bootle se situe dans la banlieue nord-ouest de Liverpool à une vingtaine de
bornes de Southport.
Petit
moment d’histoire en passant, il faut savoir qu’il y a (si je ne m’abuse)
une trentaine d’années lors du premier jumelage, Mons était uniquement jumelée
avec Bootle, depuis lors cette ville à fusionné avec Southport, Formby et
Sefton pour ne prendre comme nom générique que celui de Sefton.
Le
temps passe sans que le car n’arrive. 19,30 heures, le président Moulin prend
les choses en main et téléphone à un responsable (francophone) pour lui
expliquer le problème, on lui répond de prendre des taxis et de demander des récépissés
afin d’être remboursés. Vite gagner le centre, héler un taxi, lui demander
d’appeler deux confrères, embarquer et fissa jusque l’hôtel de ville
atteint à 20,15 heures.
Le plus petit pub d'Angleterre
Nous
descendons des taxis tandis qu’un officiel sort de l’hôtel de ville et règle
le montant des courses (un peu moins de 20 £ pour chaque taxi) et déboulons en
toute hâte dans le corridor. Je m’y fais gentiment (understatement)
apostropher par certaine sans avoir le temps d’expliquer notre totale absence
de responsabilité dans notre retard et direction la salle de réception ou deux
tables nous attendent.
Pete
(déjà rencontré à Mons) et sa femme sont assis à l’une d’elles, je
prends place à leur coté et n’ai que le temps de leur narrer brièvement nos
péripéties avant que les officiels ne fassent une entrée solennelle. Enfin,
tout est bien qui finit bien !
Le
menu se compose de : « crown of assorted fruits, mini lamb shoulder or
roast mediterranean vegetable tart with tomato coulis both served with a panache
of fresh market vegetables and new potatoes, raspberry crème brulee served with
crisp almond tuille, coffee and chocolates » sans parler du fait que
« complimentary wine, bottles beer and soft drinks will be provided
throughout the evening », attrapez ça à vos gambes ! (traduction sur
demande).
Franchement
ce fut très bon et dans une excellente ambiance d’autant plus que si au début
du repas la main des serveuses pour le vin ne semblait pas trop lourde, elle le
devint de plus en plus au fur et à mesure de l’avancement de la soirée !
Après
les discours de remerciements (ah, Jacques Hamaide quelle virtuosité !) vient
le moment musical-dansant drivé par Albert Langue et ses Dixie Stompers.
Il
est plus de 22,30 heures et nous décidons de squatter le bus des groupes
sportifs qui s’en vont afin de regagner Southport où nous sommes rendus vers
23,30 heures. La majorité d’entre nous décide de retourner sagement à l’hôtel
tandis que d’autres (j’ai les noms !) sans doute encore assoiffés préfèrent
aller explorer la vie nocturne. Au pieu avant minuit pour une nuit de sommeil
bienvenue.
Vendredi
23.
Lever
à 7,30 heures, en pleine forme d’autant que Marc n’a pas spécialement le
sommeil bruyant et ronflant que je connais à d’autres.
Je
retrouve les lève-tôt en face de l’hôtel, attendant le petit-déjeuner
servi à partir de 8 heures.
Le breakfast
8
heures, je pénètre dans la salle cossue du restaurant de l’hôtel en
compagnie de Pol, Yves, Jacky, Jacques. Nous prenons place et chacun informe le
serveur de son choix de déjeuner (english or continental, tea or coffee). Pour
moi ce sera le full english breakfast (tomates cuites, lard, saucisse, oeuf sur
le plat, haricots sauce tomate) avec des toasts. En attendant qu’il soit délivré
nous allons dans le fond de la pièce chercher ce que nous voulons parmi un
assortiment de confitures, flakes, jus d’orange et j’en passe. L’excellent
petit-déj dévoré (l’air anglais ouvre l’appétit !) je m’en vais en
griller une paire sur le parvis.
9
heures, j’avance la camionnette et les vélos sont sortis. Tandis que les
ceusses qui ont emballé et démonté leur vélo jouent au mécano, je rejoins
ma chambre pour mon traditionnel troisième C, enfile une tenue vélo et regagne
le parking.
Yvonne,
Bob, Len et une paire d’autres cyclos anglais sont là. Les groupes se forment
et je décide, tant qu’à faire, de me joindre à celui qui va faire la plus
longue distance soit 90 à 100 km.
Seul
regret : que le temps qui nous est imparti et les distances « importantes »
(soit environ 180 km) ne nous permettent pas d’aller prendre une paire de cols
dans le Lake District (passages à 33 % !) voire dans le Pays de Galles, ce
sera, du moins je l’espère, pour un autre séjour.
Placé
sous la direction de Len, notre groupe se compose coté dragons de Corinne,
Michel et Yves. Marc devait se joindre à nous mais 2 crevaisons dès avant le départ,
toutes deux au pneu arrière lui faisant supposer un problème de fond de jante
voire de pneu, il décide de prendre le temps de trouver le problème et de réparer
pour ensuite rouler solo en essayant, carte en main de nous retrouver plus tard
sur le parcours.
9,30
heures, nous nous dirigeons par des petites routes tranquilles vers le nord en
longeant de nombreuses serres et cultures de légumes un peu comme dans le nord
de la France. Le ciel est un peu nuageux mais aucune goutte n’est prévue au
programme du jour, il fait doux et pédaler à gauche ne pose aucune difficulté.
Après 20 km nous arrivons au sud de Preston et stoppons afin d’attendre Pete
qui habite tout près. Quelques minutes plus tard il arrive et nous empruntons
alors la grand-route qui nous mène à Preston, pas évident de traverser la
ville mais ensuite c’est le début du ravissement sur les routes bucoliques du
Lancashire qui comportent de temps en temps l’un ou l’autre coup de rein
sans difficulté particulière. Nous roulons à l’aise à du 24 de moyenne et
vers midi après 60 km nous arrivons à Scorton, petit village typique où nous
entrons dans une espèce de café-restaurant nommé « The Priory »
pour y dîner. Quelques vélos se trouvent devant la porte sur laquelle divers
autocollants indiquent sans erreur possible que les cyclos y sont les bienvenus.
Nous
nous installons dans une petite salle latérale et prenons connaissance de la
carte. Celle-ci est très variée, typically british of course (various
sandwiches and soups, scones, muffins...). Je passe commande d’un sandwich au
fromage du Lancashire avec une sauce chutney, servi sur lit de légumes frais et
d’un pot de café. Les autres choisissent plus ou moins la même chose, nos
deux guides préférant l’un des espèces de couques à la confiture,
l’autre une soupe.
La
nourriture est très bonne et suffit amplement à recharger nos accus. Je
m’enquiers de la suite du programme, Pete me dit que nous allons rentrer mais
qu’avant nous allons effectuer un petit détour sur les premiers contreforts
de la forêt de Bowland et qu’il en vaut la peine.
Je
demande l’addition et quelle n’est pas ma surprise d’entendre Pete et Len
dire qu’il n’est pas question que nous payons quoique ce soit car c’est
leur club qui offre, un seul mot : merci.
Nous
nous dirigeons vers une espèce de mont qui semble uniquement couvert de bruyère
et devons donner un raide coup de rein pour nous hisser sur la route qui en
longe le flanc, à mon avis deux bonnes centaines de mètres à largement plus
de 10 %. Une fois atteint le sommet de la route la vue sur notre droite est époustouflante
vers la plaine en contrebas et la mer d’Irlande, de nombreux moutons paissent
en toute liberté dans la lande, la tranquillité absolue ! L’endroit
s’appelle « Harris End Fell », à absolument découvrir !
Sa
hauteur n’est que de 580 pieds (ce qui, comme chacun le sait, multiplié par
0,3048 correspond à 176 mètres) mais cela semble haut étant donné que la
plaine en contrebas se situe une dizaine voire quelques mètres seulement au-dessus
du niveau de la mer.
Nous
longeons le flanc de la colline, redescendons, passons des « cattle grid »
(espèces de portions de route constituées de rondelles de métal qui empêchent
les moutons de passer outre), longeons une étendue d’eau et retrouvons la
route de Preston pour un retour tranquille qui nous mènera à bon (South)port
vers 16 heures après 127 km.
« Z’auraient
t’y pas confondu les km et les miles ? » me dis-je in petto (ce qui ne
veux pas dire « en pétant » !).
Je
calcule vite fait que l’on devait rouler +/- 90 km, qu’un mile vaut 1,61 km
et donc que 90 x 1,61 = 145 km, réponse négative à la question ! L’opinion
de Marc (qui sera confirmée les jours suivants) à ce propos est simplement que
nos amis anglais lorsqu’il roulent (hormis en course) sont moins obnubilés
que la plupart d’entre nous par les notions de durée, distance, vitesse.
D’ailleurs le groupe du 50 km en a fait 70 et celui du 70 en a fait 90, les
deux avec le même type de diner-invitation que nous.
Nous
retrouvons quelques-uns des autres rouleurs au Falstaff et cette fois notre club
réussit à prendre les « quelques » additions de boissons à sa
charge. Il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte et nous finissons par
nous séparer afin d’aller nous préparer pour le repas du soir en prenant
rendez-vous pour demain matin 9 a.m.
Le
repas du soir est prévu au West Lancashire Yacht Club qui se situe de l’autre
coté de la marina après le célèbre et remarquable « pier » (la
jetée) que nous empruntons pour nous y rendre à pied (20 minutes) sans avoir
vraiment prêté attention au programme qui prévoyait qu’un bus passerait
nous prendre à 19 heures, l’inverse d’hier en quelque sorte !
Nous
sommes rendus peu après 19 heures dans ce club un peu dans le genre de La
Sapinette et y sommes accueillis par Len et une de ses amies. Apéro vin rouge
et vin blanc plus bière, ça commence bien ! Après quoi vient le souper dont
j’ai du mal à me souvenir excepté qu’il était bon, la fatigue due au vélo
sans doute !
Alec
et Ken arrivent en fin de souper et les bouteilles de Côtes du Rhône défilent.
A
un certain moment la serveuse nous dit qu’il faudra dorénavant les payer étant
donné que nous avons éclusé (c’est le cas de le dire) la quantité prévue
(nous connaissent pas par ici !). Le prix de la bouteille est de 6 ou 8 £ (j’ai
un trou de mémoire) et nous en viderons plusieurs en compagnie de nos
coreligionnaires anglais. Nous aurons aussi droit à la remarquable prestation
musicale du groupe belge « As Bean ».
Il
doit être moins de 23 heures lorsque nous prenons le car qui nous dépose au
centre ville dans Lord Street où le dernier carré du groupe cabaret entre dans
un pub-piste de danse uniquement pour y rafraîchir ses papilles asséchées par
le vin. Je note que la carte des boissons comprend un « blow job cocktail »,
les anglophones « apprécieront » !. L’ambiance y est assez
incroyable mais hélas le lieu doit fermer vers 23,30 heures et nous nous
retrouvons à la rue sans que notre soif ne soit étanchée. Qu’à cela ne
tienne, certains des éclaireurs d’hier soir nous guident jusqu’au « Weafer’s »
(orthographe non garantie) un lieu encore plus « typique » que le précédent
où nous pouvons continuer à goûter « en toute quiétude » aux
bitters et autres ales. J’y ai beaucoup pensé à certains restés en Belgique
qui auraient eu bien du plaisir à se retrouver en ce moment avec nous. Lorsque
nous en sortons pour regagner notre hôtel, un Fish & Chips judicieusement
placé sur notre chemin nous permet de déguster cette spécialité anglaise
dont je garde un souvenir (vinaigre et mayonnaise) sur mon pantalon. Dodo très
fatigué (toujours le vélo) vers ? heures, damned, j’ai encore un trou, décidément
!
Samedi
24.
Même
topo petit-déj qu’hier avec en prime une légère « scrandissure »,
allez savoir pourquoi !
9
heures, tous les dragons et une petite dizaine d’anglais se dirigent vers la
marina où nous avons rendez-vous avec Eric Ghislain, le photographe montois
bien connu. Les clichés dans la boîte nous décidons du programme du jour à
savoir rouler tous ensemble sur un parcours d’une cinquantaine de bornes afin
de ne pas rentrer trop tard ce qui permettra à ceux qui le souhaitent de se
rendre au Flower Show et/ou de faire du shopping.
Guidés
par Ken nous sortons de la ville par des chemins de traverse dont
certains ne sont pas simples à négocier qui plus est un léger crachin
nous tombe par moments sur les endosses. Tout baigne malgré tout et nous
restons « groupier » même si parfois l’un ou l’autre « prennent
l’avance », on connaît ça aussi, n’est-ce pas ! Après une heure
nous abordons des routes tranquilles et campagnardes et nous nous arrêtons au
Lacer Tea Room à Eccleston, 35 km ont été parcourus.
L’endroit
est assez farfelu car il est situé à l’intérieur d’une propriété où
l’on « élève » toutes sortes de plantes vertes et de fleurs et où
l’on vend diverses sortes de légumes et fruits dans un petit magasin jouxtant
le tea room proprement dit. Il a déjà été fréquenté hier par ceux qui ont
roulé un petit parcours. Les cyclos en occupent quasi la totalité et passent
commande de diverses denrées tandis que la pluie, diluvienne par moments, se
met à tomber. Je prends un morceau de cheese cake surmonté de fraises et une
grande tasse de café puis m’installe sous l’auvent pour en griller une tout
en regardant tomber la pluie.
En admiration devant le bus "mobil home" de Mike
Le
temps passe et la pluie daigne s’arrêter, le groupe en profite pour repartir
vers Southport, nos hôtes payant une fois de plus l’addition. Nous nous
tapons un super vent de face sur des routes peu fréquentées où la seule
possibilité de se protéger est de « bordurer ». Comme de bien
entendu dans des moments pareils le groupe explose, faut dire que devant Yvonne
mène un train d’enfer. Avec Marc je me vide les tripes pour recoller au
groupe de tête. L’allure augmente encore, largement plus de 30 à l’heure,
vent en pleine face et évidemment le groupe s’étiole encore. Je réussis
juste à m’accrocher derrière Yvonne sans même être capable de prendre un
relais, jamais vu une cyclote rouler si fort ! Nous finissons (ouf !) par nous
arrêter pour qu’un regroupement puisse s’effectuer puis nous repartons
nettement plus lentement sous la pluie revenue. Peu avant Southport nous
effectuons un petit détour afin d’aller admirer une des peintures de Mike,
une superbe scène style grands espaces western peinte sur le flanc d’un bus,
chapeau l’artiste. Il pleut toujours mais comme par hasard le soleil réapparaît
aux abords de la ville. Tout le monde est néanmoins trempé et nos amis anglais
s’éclipsent les uns après les autres sauf Mike avec qui nous irons écluser
quelques pintes au Herald (68 km parcourus), un pub situé quasi en face de
notre hôtel. Celui-ci possède un écran géant qui diffuse le match
Manchester-Newcastle, victoire de l’équipe visitée si mes souvenirs sont
bons. Je quitte mes compagnons et nettoie mon vélo avant de le ranger dans la
camionnette.
Après
une douche revigorante je m’en vais « shoppinger » une paire
d’heures en ville en espérant dégotter une boutique vendant des 501,
introuvable ! Heureusement le Mark’s & Spencer local me permet de faire
une large provision de cookies et autres produits anglais.
A
19,30 heures tous les dragons sont regroupés devant l’hôtel et nous nous
rendons au local du Southport Cycling Club accompagné par un de ses membres. Le
local se situe à une quinzaine de minutes à pied et est niché au coeur du
Victoria Park, un très bel endroit. Il a pour particularité d’avoir été
entièrement construit par des membres du club sur un terrain appartenant à la
ville. Sans être extrêmement grand il est néanmoins cossu et comporte une
salle-salon avec un coin cuisine-bar (sans pompes, incroyable chez des cyclistes
!) ainsi qu’un coin réservé aux vélos où deux home-trainers sont reliés
à un P.C permettant de s’entraîner face à un écran sur lequel on peut
programmer divers types de randonnées (sportive, montagneuse, contre le montre...),
une idée à creuser pour notre club (et les liards !) sans parler de la pièce
douche et w.c. Les murs sont ornés de photos (dont celle prise il y a deux ans
devant No Maison) et de panneaux retraçant les classements des membres à
diverses épreuves. Une vingtaine de cyclos, dont la majorité nous est déjà
connue, ainsi que leurs épouses sont présents de même que leur présidente
qui n’est autre que l’épouse de Bill Bradley, le coureur célèbre dans les
années 60.
Nous
sommes fraternellement accueillis notamment par Mike qui semble déjà chaud.
Des bouteilles de vin amenées par les différents membres sont disposées sur
une table et nous ne nous faisons pas prier pour y goûter d’autant plus que
la plupart nous sont inconnues et excellentes au demeurant (vins d’Australie,
du Chili...). Après les petits discours non-protocolaires et l’échange de
cadeaux, vient le moment de passer à table. Un buffet de légumes, poissons,
charcuteries est dressé dans un coin et chacun y remplit son assiette. Au fur
et à mesure du « défilage » des verres de vins les langues se délient,
même ceux qui ne parlent pas ou peu l’anglais conversent avec les autochtones.
Une tombola est organisée, lot unique : une bouteille de pur malt qui sera gagnée
par l’ainé du club local. Les fruits et le dessert (un gâteau avec la photo
des deux clubs réunis à Mons) parachèvent en beauté cette soirée.
Début de soirée au local du Southport Cycling Club |
La grande soif d'Hono |
Ambiance avec Mike |
Les conversations vont bon train |
Vers
minuit nous prenons congé après moult remerciements et prenons rencard pour le
lendemain matin. Certains regagnent alors directement l’hôtel (y en a même
qui auront du mal à en trouver le chemin !) tandis que d’autres se rendent au
« Weafer’s » pour y boire « une » pinte puis en
rentrant à l’hôtel constatent que le bar est encore ouvert et y font un
« petit » arrêt.
Dimanche
25.
« Always
the same » pour le breakfast mises à part les deux poutrelles levées de
certains. Une vingtaine de cyclos anglais sont là à 9 heures et tous les
belges répondent présent (un miracle dans le chef de certains !). Le programme
du jour est le suivant : 100 km tranquilles avec arrêt-ravito à mi-parcours.
Le
groupe s’ébranle sous de belles éclaircies et après un bref arrêt devant
l’hôtel de ville (photos pour la presse locale), nous nous dirigeons vers
Preston en longeant la réserve naturelle sise dans les espèces de marais
bordant la mer.
Alec
nous a fait l’amitié de se joindre à nous sur son grand bi pendant une
dizaine de bornes, il est habillé comme un gentleman-farmer des années 1.900,
la classe !
Nous
pédalons « easy » pendant une vingtaine de km puis le président,
Pol, Jacques et Jacky décident de s’en retourner. Len et Pete proposent alors
que ceux qui le souhaitent les suivent afin d’effectuer une petite dizaine de
km sup pour aller grimper le Longridge Fell étant entendu que les deux groupes
se retrouveront au ravito. Quelques anglais se joignent à eux ainsi que Marc,
seul belge à relever le gant. J’ai un peu hésité à les suivre mais vu mon
état de lendemain de la veille, je me suis finalement abstenu en me disant
qu’il valait mieux être en tête du groupe moins rapide plutôt que de jouer
l’élastique en queue du groupe des flingueurs !
Bien
m’en a pris car les belles routes de campagne ensuite empruntées n’ont eu
de cesse de jouer les dos d’ânes avec un petit vent de face en prime jusqu’à
Chipping (km 58), joli petit village où nous mettons pied à terre devant le
Cobbled Corner. Ce café avec petite restauration n’est pas très grand mais
suffisamment spacieux quand même pour que nous nous y attablions tous. Ainsi
que me le laissait supposer la présence de vélos devant la façade, d’autres
cyclos y sont installés dont ceux du groupe « dragonnade » avec
Marc, m’est avis que ça a chauffé !
Chacun
passe commande à l’entrée de la cuisine et reçoit un numéro (le 9 pour moi).
Je profite de l’attente pour en griller une (ce qui étonne toujours les
anglais) sur le banc en façade. Le coin est calme et sympa, le soleil luit, on
n’vit gnié !
La
serveuse appelle mon numéro et je regagne l’intérieur afin d’y dévorer
une assiette d’oeufs brouillés avec des toast et une tasse de café tout en
devisant avec Hervé, Richard, Ken, Bob et d’autres. Yvonne et Derek, en
visite dans le coin, ont la gentillesse de venir nous saluer, nous espérons les
revoir en Belgique une prochaine fois.
Peu
avant 13 heures nous repartons, notre note encore payée par le club de
Southport (re-re-merci). Un cameramen, qui nous a d’ailleurs constamment filmé
durant notre périple, immortalise l’instant. D’emblée c’est le rush et
je décide de rester tranquille avec le même groupe (Michel, Corinne, Yves,
Richard coté belge) qu’à l’aller tandis qu’Hervé et Marc bourrent à
tout va.
Quelques
km plus loin, dans le bas d’une descente assez pentue, un attroupement ! Un
des cyclos anglais s’est planté en touchant une voiture et s’est retrouvé
dans les barbelés d’une clôture ! Bien qu’ayant le cou et une partie du
visage marqués par les « piquots » il repartira malgré tout après
le constat, il a vraiment eu du bol !
Cette
chute a refroidit les ardeurs et nous nous en retournons sans (trop) forcer,
vent dans le dos et route le plus souvent en légère descente. La musique de
notre pédalée n’est que de temps en temps interrompue par des « car »
ou « car behind » qui nous amènent à serrer le coté (gauche) de
la route. Nous rejoignons Southport vers 15,30 heures avec 119 km à mon
compteur. Direction le Falstaff pour nous désoiffer, nous y serons rejoints par
Moulin et Pol.
Arrêt suite à chute heureusement sans gravité d'un cyclo Anglais
Après
avoir pris congé des cyclos anglais et les avoir grandement (et pour cause)
remerciés pour la qualité de leur accueil (en espérant leur rendre la
pareille lorsqu’ils viendront à Mons) nous allons nous apprêter pour la
« last but not least » soirée de notre séjour.
Il
est 19,30 heures lorsque les dragons débarquent au Royal Clifton Hôtel. Situé
sur la promenade c’est un bâtiment imposant entièrement blanc, un vrai château,
incroyable ! L’intérieur est très victorien, magnifique ! Le bar est bien
sur ouvert et nous dégustons vin et bière, certains assis dans les grands
fauteuils de la salle de réception, tout en papotant avec les membres des
autres groupes et nos accompagnants anglais du jour : l’ainé du club de
Southport (celui qui a gagné hier la bouteille de whisky) digne comme un représentant
de la chambre des Lords et accompagné d’une lady très chic ressemblant à
Camilla Parker Bowles. Nous sommes aussi enchantés de retrouver Alec (lui aussi
sapé comme un milord dans un trois pièces bleu nuit du plus bel effet)
accompagné de son élégante amie.
Après l'effort le réconfort
Nous
prenons place dans la grande salle à manger, superbe ! Les autorités font leur
joyeuse entrée avec en tête du cortège le Maire de Sefton et Madame, tous
deux portant le collier de leur rang. L’entrée puis le buffet sont
impeccables, tout est réglé comme du papier à musique par un maître d’hôtel.
A ma table où se trouvent aussi Alec et madame ainsi que le vieux gentleman et
sa lady, les conversations vont bon train au fur et à mesure du défilé des
bouteilles de vin et de bière. Alec nous offre le champagne, du Veuve Cliquot
sapristi !
Après
le dessert le buffet central est enlevé en deux temps trois mouvements pour dégager
la piste de danse. C’est parti pour la partie de gambettes d’abord avec
Albert Langue suivi par les As Bean et enfin une sono. Tout le monde (ou presque)
participe : Michel démontre une fois de plus ses talents de danseur mais aussi
ceux d’imitateur de Johnny/Dick/Eddy/Frank (au choix), le président se prend
pour Travolta et moi pour son soigneur comme dans le coin d’un ring de boxe,
le gentleman et sa lady n’en ratent pas une, Alec y démontre qu’il se tient
aussi bien sur une piste de danse que sur son grand bi. Véritablement la soirée
mémorable par excellence !
Vers
minuit, la soirée touchant à sa fin nous prenons congé et rebelote comme hier
soir c’est à dire que certains vont sagement se pieuter tandis que d’autres
se rendent au Code, une sorte de grosse bâtisse-bunker située à une centaine
de mètres. Des cerbères en gardent l’entrée, ils nous laissent bien évidemment
(hum) passer et nous accédons à l’espèce de grande salle bar-dancing
moyennant 6 £ de droit de pénétration. Ca « techno-musique » à
fond la caisse, les jeunes montois du foot et du billard sont en train de
fichtrement s’y défouler (la relève est assurée !), derrière le bar se
trouvent des serveuses en tenues pas trop habillées (euphémisme) qui auraient
sans aucun doute rendu le Chi frappadingue s’il avait fait le voyage.
Je
réussis tant bien que mal à m’extirper de l’endroit en compagnie d’un
autre dragon et nous nous dirigeons vers le « Weafer’s » mais
bizarrement celui-ci est sur le point de fermer et il n’y a quasi-personne à
l’intérieur alors que demain (aujourd’hui !) est un jour quasi férié
(bank holiday).
Retour
au Code donc, s’en oublier de confier le rapatriement de mon compagnon vers
l’hôtel à Michel et Corinne rencontrés par hasard. Je rentre une seconde
fois dans le bunker (sans devoir repayer) pour y écluser une paire de « screwdriver »
(vodka-orange) avec le dernier carré des dragons. L’heure de la fermeture
arrive rapidos et hop, tout le monde dehors !
Il
n’y a plus rien d’ouvert mais l’un des jeunes a une heureuse idée :
« tous au Scarisbrick Hôtel ». Celui-ci est le lieu de résidence
de la délégation officielle et il parait (allez savoir pourquoi !) que son bar
ferme (très) tard. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres sur Lord
Street en chantant à tue-tête nous « envahissons » le Scarisbrick
dont le bar est effectivement toujours ouvert. Quelques personnes s’y trouvent
encore et c’est dallé pour les « toutoutes ». Un des dragons est
à ce point fatigué qu’il n’arrive plus à converser en anglais ni même en
français d’ailleurs avec une paire de dames qui siègent devant le bar, pas
évident pour lui de trouver un traducteur montois-anglais !
Nous
finirons quand même par retrouver le chemin de notre lit, péniblement atteint
vers ? heures, re-damned, fichue mémoire !
Lundi
26.
Toujours
le même petit déjeuner mais un peu plus tard ce jour (uniquement parce que
l’on ne roule pas bien entendu !). Je m’en vais charger la camionnette avec
le matos de l’expo photo et une partie de celui des As Bean, retour à l’hôtel
et mise en place des vélos. Ken et Bob viennent nous dire au revoir et nous
allons en leur compagnie boire les (avant)dernières au Falstaff, Bob m’offre
une carte régonale au 50/000, de tout coeur merci !
Bye-bye
émouvant (ben oui !), remerciements et espoir de part et d’autre de voir
perdurer et se renouveler ce genre de rencontres.
Midi
au Arts Center et même genre de dîner que le jour de notre arrivée. Il ne
reste sur place que les groupes sportifs (bien encadrés durant tout le séjour
par l’ami Didier « Le Ditch » Damien) et les représentants de la
police montoise. Les officiel et les groupes culturels doivent déjà être à
Mons, avion oblige.
Nous repartons à 14 heures après les dernières congratulations. Il ne me reste qu’à suivre le car jusque Hull dans une circulation nettement plus fluide qu’à l’aller. Embarquement vers 17,30 heures sur le même bateau (ou son jumeau) qu’à l’aller, même répartition des montois dans les cabines, mer un peu plus agitée qui ne nous empêchera pas de (re)goûter au même somptueux buffet et dépense des dernières livres au bar où Moulin aura à subir un coup de roulis en vidant un cognac puis au lit comme une masse en ce qui me concerne.
La dernière à notre Q-G avant de monter dans le car pour le retour "triste moment" |
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Moulin intéressé par la chimise du barman du ferry | Les toutoutes à bord du "NORSEA" |
Mardi
27.
Dernier
petit déjeuner anglais au buffet (sans erreur d’horaire cette fois) et débarquement
vers 8,30 heures. Sans encore suivre le car, je suis à Mons vers 10,45 heures
(merci la pluie d’arrivée et l’encombrement sur la petite voirie !) le car
se pointe à 11 heures. Chacun récupère son barda, une paire de pressions (ça
nous change de l’Angleterre) à No Maison, déchargement du reste du matos à
la rue Neuve et je m’en vais rendre la camionnette chez Avis.
Et
voilà, elle est faite et je peux conclure sans risque d’être contredit que
nous avons vécu de bien belles choses durant ce voyage et ce séjour tant sur
le vélo qu’autour et alentour ! J’espère simplement que nous pourrons
rendre la pareille à nos amis anglais avec qui nous avons vécu de grands
moments d’amitié et de fraternité quand ils nous rendront visite.
Un
dernier grand merci encore, sans flagornerie aucune, aux autorités de Sefton et
de Mons qui ont permis la réalisation et la réussite de ce « twinning ».
Patrick
« Hono » Honoré
Lager,
bitter and so on productions.