De
Sainte-Suzanne à Sainte-Suzanne en passant par le Morbihan et le Main et Loire
Arrivée à Sainte-Suzanne le lundi 3 juin vers 16 h.30. J’établis mes
quartiers à l’ «Hôtel Beau Séjour». Ensuite, je flâne dans
les ruelles typiques avec leurs anciennes maisons restaurées en style d’époque
et très fleuries. Le château et son donjon sont en restauration. Le soir, au dîner:
pommeau, assiette campagnarde locale, magret de canard, rouge de l’Hérault,
une mousse au chocolat comme dessert.
Vélo équipé de sacoche à l’avant:
environ 10 kilos de bagages. Le strict nécessaire: vêtements de rechanges,
dont un survêtement complet pour l’hôtel, quelques provisions de bouche, les
cartes Michelin des régions traversées, l’appareil photos ... Développements:
à l’avant 48-38-28 à l’arrière de 14 à 28. Cà devrait pouvoir
rouler!
Mardi
4 juin, 1° étape: Saine-Suzanne (53)[1]
– Châteaubriant (44)[2]
175 km.
Après une mauvaise nuit, les choses sérieuses commencent. Lever 6h..
Petit déjeuner 7 h.. Le temps est gris. Départ en fanfare. Une belle
descente. Au sommet de la première côte, pas de bidons, ni de sacoches à
chambre à air: oubliés dans la chambre d’hôtel !… Ai beau me maudire,
je dois faire demi-tour et remonter la côte en sens inverse!… Km. 21 Jublains
(B.P.F. 53) cité gallo-romaine: ruines, tampon. Ne puis m’attarder: site
sublime, dont la visite complète demande au moins une demie journée. Reviendrai
en famille.
Vue panoramique de Jublains
Tiens voilà quelques gouttes de pluie, qui ne durera pas longtemps. La Mayenne est faite de bosses et de rebosses: peu de plat, pas des murs, quoiqu’il y ait parfois des surprises! Arrêt casse-croûte à Bazougers sur un banc (km. 56). Il est 11 heures. Pour atteindre Mainil (B.P.F. 53, km. 103) détour inutile: suis mal renseigné par une autochtone! Aurais pu prendre le bac pour traverser la Mayenne, ce qui aurait été autrement pittoresque!
Tampon chez le maire, très accueillant.
Le maire : « Vous êtes Belge ? La Belgique a fait deux-deux contre le Japon. C’est pas fameux! »
Pierre : «Ouais, mais c’est quand même mieux que d’être battu!»
Silence et sourire du maire!
La suite du «Mundial» a finalement moins souri aux Bleus qu’aux Diables Rouges!…
Routes
tranquilles et assez roulantes jusque Pouancé. Tiens voilà une nouvelle départementale
qui n’est pas renseignée sur ma carte Michelin.
Quel bol: un raccourci rapide et de choix.
Quelques kilomètres plus loin, je me retrouve sur une départementale
rapide «panneau bleu avec voiture»: impossible de faire demi-tour!…
Un peu plus tard, je quitte la voie rapide, pour me retrouver à quelques
kilomètres de Pouancé ! … C’est
çà aussi le vélo! J’ai beau pester, il me reste une quinzaine
de km. pour Châteaubriant (B.P.F. 44), dernier site du département de la Loire
Atlantique. Je pointe à l’Office de Tourisme vers 17h.40.
Fais quelques photos et me laisse photographier dans le piétonnier. Coup
d’œil au château construit sous François I° en style Renaissance.
Après une douche réparatrice, je
regarde la télé, afin de voir les exploits de nos Diables, mais je sombre bien
vite !… Belle journée. Repas simple, mais décent: assiette campagnarde,
darne de saumon, tarte aux pommes. Excellente
nuit à l’«Hôtel Terminus».
Mercredi
5 juin, 2° étape: Châteaubriant (44) – Sainte-Anne-d’Auray (56)[3]
145 km.
Nuit réparatrice. Lever à 6h.30. Petit déjeuner vers 7 heures. Départ
vers 7h.30. La route est assez sinueuse et même vallonnée jusque Sion-les-Mines
(grosse côte) et le Grand Fougeray (B.P.F. 35, Ille-et-Vilaine, km. 29), déjà
pointé et visité.
Donjon de Dugesclin (Le Grand-Fougeray).
Fais des provisions de boissons et de gâteaux. Un petit crachin
m’accompagne, mais cesse une dizaine de km. plus loin. Je casse la croûte
vers 12 h. à Peillac. Par une
route touristique, mais très sinueuse, j’atteins Rochefort-en-Terre (B.P.F.
46, km. 87), un des plus beaux sites de mon périple: cité médiévale, très
fleurie. J’y rencontre même un car limbourgeois !… Déambule un peu
dans les rues.
Château de Rochefort.
Le soleil est revenu. Jusqu’à
Saint-Anne-d’Auray (B.P.F. 56), le parcours est assez roulant.
Vers 17 h.30, je tamponne dans un musée du folkore local.
Sainte-Anne d’Auray: le cloître.
Il me reste une heure avant le repas du soir pour visiter le musée de
cire consacré à Yves Nicolazic.
Jeudi
6 juin, 3° étape :
Sainte-Anne-d’Auray (56) - Saint-Gildes-des-Bois (44) 183 km.
Le temps est magnifique: un ciel tout bleu.
Départ à 7h.50. Tiens,
ma roule libre a des ratés. En général, çà n’arrive qu’aux autres!
Auray. La végétation rappelle la Côte d’Azur. Photo de l’isthme de
Kérispel-La Trinité. Voici les mégalithes (menhirs) de Carnac (B.P.F.
56, km. 24), que longe la route: impressionnant et mystérieux. Quelques photos.
Mégalithes
de Bretagne.
Tamponne à l’Office de Tourisme. Un
rapide coup d’œil à l’église, typique avec sa voûte en bois.
Carnac: l’église Saint-Cornély.
Traversée de la presqu’île de Quiberon, très pittoresque. Tamponne
à Saint-Pierre-de-Quiberon (B.P.F. 56, km. 42) et emprunte la côte sauvage,
route vallonnée en bord de mer.
Quiberon: la côte sauvage.
En face se trouve Belle-Ile-en-Mer. La traversée sera pour une prochaine occasion. Revoici Auray. Je casse la croûte un peu avant Vannes. Il n’y a plus de panneau signalant le jumelage avec Mons ! Seul rappel, un café : «Bar le Mons» qui ne mérite même pas la photo. Dois emprunter la N165 rapide pour gagner du temps. Problèmes d’orientation à Melizan/La Roche Bernard (km. 140), très joli site sur la Vilaine.
Arrivée vers 18h15 à Saint-Gildas-des-Bois (44). Un rapide coup d’œil à l’ancienne abbatiale bénédictine (XIIe, remaniée au XIXe) en grès rougeâtre.
Saint-Gildas-des-Bois: l’abbatiale.
Pour la nuit, c’est la chambre d’hôtes:
accueil chaleureux, repas frugal arrosé d’un cidre fermier ; délicieux!
Le repas est servi dans la salle à manger des patrons, comme c’est souvent
l’usage. La télé retransmet France-Uruguay: 0-0. Un peu de lecture et la
reconnaissance du parcours du lendemain sur la Loire avec trois B.P.F.’S au
programme.
Vendredi
7 juin, 4° étape : Saint-Gildes-des-Bois
(44) – Montreuil-Bellay (49) 182 km.
Déjeuner à 7 heures. C’est l’étape la plus longue. Le temps est magnifique; la journée s’annonce superbe! Comme j’enfourche ma monture, voilà ma roue libre qui, après quelques petits ratés les jours précédents, passe carrément au travers! Tiens, çà peut m’arriver aussi! C’est la toute première fois en 30 années de cyclo! Heureusement que la maîtresse de maison me conduit chez un vélociste» à Saint-Gildas. Le vélociste en question est un professionnel polyvalent, qui vend et répare cycles, motos et tondeuses à gazon ! Ce monsieur a bien une roue libre de 7 vitesses à vendre, mais pas d’arrache roue libre qui puisse enlever la pièce défectueuse. Finalement, Madame Gisèle me conduit à Rendon, à trente kilomètres de Saint-Gildas, où je suis dépanné avec une sept vitesses (13-28). Je suis très heureux, malgré mes deux heures perdues. Ce petit incident sera d’ailleurs le seul de tout mon périple. Je m’habitue assez vite à mon nouveau jouet. De toutes façons, je n’ai pas le choix ! Me voici sur la Loire dans les vignobles de l’Anjou.
(Joachim du Bellay)
Pour accéder à Champtoceaux (B.P.F. 49, km. 80), je dois me farcir une grosse côte; le 28X20 s’impose ! Visite. La cité, autrefois Châteauceaux, surplombe la Loire et fut à l’époque gauloise un oppidum et au Moyen Age le fief de Pépin le Bref. Actuellement on commence à dégager les ruines de ce glorieux passé. Casse la croûte vers 13 heures. Je progresse bien.
Le site historique de Saint-Florent-le-Vieil (B.P.F. 49, km. 101) vaut le détour: le Mont Glonne, la vieille ville, l’abbatiale, le Musée des Guerres de Vendée …
St.-Florent-le-Vieil: le château.
Le parcours se termine sous la pluie. Vers 19 heures, je téléphone à l’hôtel pour signaler mon retard. Ce n’est pas une problème. Accueil excellent. On m’aide à porter les bagages dans ma chambre, devant laquelle un énorme doberman monte la garde: impressionnant, mais pacifique. Je suis même autorisé à me doucher avant de dîner. Faut dire que je l’air piteux! Vers 21 h., je passe à table: une pelforth brune comme apéro, champignons au beurre et à l’ail comme un entrée, un demi coquelet au champignons, petits lardons et petits légumes, comme dessert un chèvre chaud. Le tout arrosé d’un val de Loire rouge. On ferait bonne chère avec moins!
Je prolonge un peu la soirée en
regardant «Renaud-Renard» à la télé. Excellente
nuit.
Samedi
8 juin, 5° étape :
Montreuil-Bellay (49) – Sainte-Suzanne (53) 142 km.
Départ vers 8 heures sous un beau soleil pour entamer cette dernière étape.
Petit tour matinal dans les rues de la localité.
Photo du château du XVe.
Jusqu’à la Ménitré (B.P.F. 49, km. 40), le parcours est roulant. Comme le temps est soudain menaçant, je pointe au bureau des postes et ne m’attarde pas. Au km. 68, c’est Baugé (B.P.F. 49) qui m’accueille. Jolie petite cité possédant une pharmacie du XVIIe et un château du XVe construit par le roi René, dont une partie est occupée par l’Office de Tourisme.
A Durtal (B.P.F. 49 km. 85), situé au confluent de l’Argance et du Loir, je casse la croûte auprès du château fort du XVe.
Quelques kilomètres plus loin, je traverse un peu la Sarthe (72), dont j’ai déjà visité tous les sites B.P.F.. Les routes sont assez plates. En Mayenne, le parcours devient plus mouvementé. Je revois Sainte-Suzanne (B.P.F. 53) vers 16 heures après 142 km. et une belle côte de 2 km.. C’est une délicieuse petite ville fortifiée, la seule place forte que Guillaume le conquérant n’ait jamais pu prendre. Brève visite au château et à l’Office de Tourisme, où je m’achète un CD-rom sur l’histoire de Sainte-Suzanne. Je regagne ensuite mon hôtel du départ, où je prend une douche et une boisson.
En voiture, je vais loger chez des amis dans l’Oise. …
[1] . Département de la Mayenne.
[2] . Département de Loire Atlantique.
[3]. Département du Morbihan.
[4]. Un colonel est un sorbet de citron vert, arrosé de vodka, de mirabelle, de poire ou d’eau-de-Villée… Cela passe toujours très bien après un bon repas. En France, le colonel figure généralement sur la carte des glaces.