Là haut, tout là haut
Ou la folie des grandeurs

Vouloir se hisser sur les plus hauts sommets, est-ce raisonnable ?

Un des sens de la vie peut être l’amour d’une passion.

Comment définir autrement ce qui nous motive tous, à des degrés divers certes, mais avec la même recherche du plaisir de l’effort sportif gratuit, bénéfique à une bonne santé physique et psychique.

A condition d’être préparé au mieux, d’être modeste, de se ménager pour aller loin et haut, le meilleur est à découvrir dans de belles régions accidentées.
Qu’elles soient de hautes montagnes ou semblables à des Mons-Chimay-Mons ou Echappées belles, c’est toujours la difficulté qui apporte le plus de satisfaction dans le cœur de chacun.

Shakespeare voyait l’amour comme l’éternité plus un jour.

Nous les cyclos, nous nous contentons d’ajouter une pente !
Une de plus ajoutée à toutes celles déjà gravies en des années de pratique où l’on s’est toujours appliqué à vaincre le principe de la pesanteur.

« Je l’ai fait ! », peut-on déclarer à tout un chacun, en parlant du Galibier ou du col Del Saux!


C’est précisément ce qui fait la magie du vélo: chacun à son niveau pour récolter les mêmes joies.
Alors, montez, descendez et montez encore ! Conjuguez la folie des grandeurs avec celle des hauteurs pour vous en souvenir longtemps, très longtemps !

Et pendant ces moments de bonheur, n’oublions surtout pas tous les bénévoles responsables des organisations sans qui nous serions isolés.
Nous pensons particulièrement à Mr et Me Demoulin qui ont choisi d’interrompre leur règne impérial.
C’est une décision respectable après le travail accompli depuis si longtemps.

Après Mons- Chimay-Mons, avec mon épouse, nous nous sommes préparés dans la région du Languedoc-Roussillon, au cœur du pays cathare.
Nous y avons réalisé plusieurs belles randonnées :

Tour de l’Hérault, 7 cols en Cévennes à Gange, une rando. à Paulhan agrémentée d’une ambiance œnologique très capiteuse, le Tour des Corbières à Tuchan et enfin une rando en Ariège avec la montée du col de Pailhère alt. 2001m, 21 km d’ascension les 6 derniers à 9 %.
Secrètement nous en avions envie comme d’un cadeau de Saint-Nicolas.

Cela faisait plusieurs années que nous n’étions plus allés en montagne et une question angoissante hantait nos esprits : Saurions-nous encore monter à 2000 m ?

Le souvenir de cette ascension restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Nous l’avons fait tout les deux, avec précaution, chacun à son rythme.

Virage après virage, dans la solitude et le silence nous sommes arrivés au sommet avec modestie et beaucoup d’émotion, dans un paysage à la fois grandiose et austère propice au recueillement.

Là-haut, tout là-haut, avec les rapaces et les marmottes, nous avons parlé de NINA et de JACQUES.

Thérèse et Albert.