Au mois de juillet, le voyage bisannuel du club mettait le cap sur
l’Est de la France. 14 Dragons ont découvert les routes
du Jura. 2 accompagnatrices motorisées transportaient les
bagages, prêtes aussi à apporter une aide éventuelle.
Sans oublier le petit Pierre : il n’est jamais trop tôt
pour humer l’air de l’aventure.
SAMEDI 7 : RENDEZ-VOUS
Les 6 premiers arrivés se retrouvent à Dole en début
de soirée. Après une belle table au « Pourcheresse »
une balade nocturne dans le centre-ville s’impose ainsi que
l’arrêt à une terrasse près du moulin à
eau. Là, l’orchestre « LES SHODAWS »
nous ramène 40 ans en arrière au son de la musique des
… « Shadows » !
DIMANCHE 8 : PROLOGUE
10 h. - Pluie depuis le matin : la sortie de mise en
jambes est postposée et remplacée par une découverte
pédestre du « Vieux Dôle » :
ruelles, le collège de l’Arc et son porche Renaissance,
ouverture de quelques portes pour découvrir la cour intérieure
de l’hôtel Froissart, la maison Pasteur,…
Casse-croûte en terrasse car le soleil est revenu.
13h 30 - Alain et Bandit nous ont rejoints. Départ vers
la Saone. On chipote un peu pour trouver la petite départementale
et la verdure. Vent contraire jusque Tichey. Virage à droite
vers Pagny-la-Ville puis S.Jean-de-Losne et ça
roule mieux.
Arrêt au « Café de la Marine ».
Le temps est frisquet et la pluie menace à nouveau.
Route verte qui longe la Saône : superbe ! Puis,
après un petit cyclo-cross pour franchir l’écluse
sur le canal, retour vers Dôle.
Dragonnade pour Michel C., Alain, Laurent et Philippe vers le
Mont-Roland et les 2 chevrons qu’ils ne découvrent
qu’en redescendant sur Dôle. Bilan : 76 km
Le fier clocher
Dolois
19h30
- Le groupe se retrouve au complet pour le 1e repas du
voyage. L’hôtel « Pourcheresse » se
confirme être une adresse recommandable.
Place aux fleurs
Le pont du Prélot
LUNDI 9 : DOLE – GRAY - DOLE
Photo face à l’hôtel et à 9h en route.
Temps gris. Bref arrêt à Auxonne sur la
place d’Armes au pied de la statue du lieutenant
Bonaparte et de l’église des XIIIe-XIVe.
Petites routes calmes, boisées. Après 65 km :
Gray. Coup d’œil sur Hôtel de Ville et son
toit de tuiles vernissées. Arrêt-buffet à
« L’Auvergnat », un resto routiers au
menu convenable.
Une bosse aide à la digestion (on est bien dans un
voyage-club !). Halte à Pesmes (un BPF) dans le
seul cabaret de la région : un bistrot d’un autre
temps. Le ciel noir nous empêche d’aller admirer le
panorama.
On échappe pourtant à la pluie. Le massif de la Serre
nous propose quelques « raidards » et toujours
de belles vues. Retour à Dôle via Rochefort/Nenon et
le versant sud de la vallée du Doubs. En vue de la ville,
l’averse. Débandade : certains foncent s’abriter
dans un garage ouvert, d’autres poursuivent au sprint jusqu’à
l’hôtel.
Bilan du jour : 126 km bien agréables avec 850m de
dénivellation quand même.
MARDI 10 : DOLE – PONTARLIER
Ciel menaçant quand on quitte Dôle par une superbe
route dans la forêt de Chaux.
Bref arrêt à Arc-et-Senans à la Saline
Royale, un ensemble industriel de 1775 qui a inspiré
H.Degorge, le créateur du Grand’Hornu.
Quingey : franchissement de la Loue et bientôt les
premières rampes (4-6%). Passage à Courcelles (nous
y découvrons le blason de Pierrot !). Aux anciennes
forges de Chatillon, on retrouve la pittoresque vallée de la
Loue et des belvédères offrent des vues
impressionnantes vers le Lizon notamment. Un paysage enchanteur, il
n’y manque que le soleil.
Peu après le belvédère du Moulin Sapin sur la
tranquille vallée du Lison, voilà la pluie, légère
d’abord puis à verse. Conséquence : on ne
consulte pas le road-book et au carrefour on suit la direction
« Amancey » indiquée par le panneau.
Effet : un raccourci de 2 km mais après Malans : 2
chevrons : en fait du 10 et 11% pendant près de 2 km.
Voilà Amancey et son « Champ des Lys ».
Un repas digne de nous pour nous requinquer.
Il
reste une bonne trentaine de bornes. Sur le plateau, la route est en
montagnes russes. Pluie intermittente. Passage au col des Roches
(25-778m). Enfin un col ! Une descente et Pontarlier se
devine. Traversée de la banlieue commerciale. Le centre de
Pontarlier est proche : garage S.Pierre, …place
S.Pierre, … l’hôtel S.Pierre ne peut être
que là !
Un hôtel brasserie confortable et les fatigues des 103 km
(1353m de dénivelé) s’effacent.
MERCREDI 11 : « DANTESQUE »
PONTARLIER-GRANDSON-PONTARLIER
8h - Moral dans les chaussettes : il a plu toute la nuit. Il
pleut encore et le menu
s’annonce corsé : 4 montées, 4 descentes !
9h - La pluie cesse. Alain L., Pascal, Laurent, Philippe, Henri et
bien sûr Corinne se disent : « On est venu pour
çà, roulons ». Les autres aviseront.
La route s’élève régulièrement
vers la cote 1056 puis plonge vers Les Gras. Là une
rampe d’un bon kilomètre vers Nid-de-Fol et un
peu plus loin le col France (25-1120m) marque la frontière
franco-suisse. Un pâle soleil éclaire le plateau et le
Lac des Taillères lorsque Pascal, malade, monte dans la
voiture. Prudence dans la longue et sinueuse descente vers Couvet :
la pluie nous a rejoints. Laurent, toujours préoccupé
du matériel des autres, doit constater qu’il est en
panne de blocs de frein. Il en cherche à Couvet et doit
finalement monter dans la voiture-balai.
Un pont sur l’Areuse et voilà la 3e
difficulté : 4-5 bornes à 7-8 % avec des passages
à 11 puis encore autant à 4-5 %. Heureusement la pluie
cesse et le soleil nous accueille sur le haut. Mais ça ne dure
pas. Dès qu’on aborde la descente vers Grandson (de
1200m à 440m en 15 km), repluie et …le brouillard en
plus. On ne voit pas à 20m. Route étroite et sinueuse.
On s’arrête un instant pour se réchauffer les
mains crispées sur les freins. « C’est
dantesque » s’exclame Corinne !
13h - Dans la vallée, le soleil réapparaît. Au
café du Commerce, à l’ombre du château pour
lequel on n’a guère d’intérêt, nous
retrouvons le reste de la bande qui termine le poulet au riz du menu.
Ils effectuent un aller-retour par la route directe et ont connu les
mêmes conditions.
14h30 - Petite route à travers les vignobles jusque
Vuiteboeuf. La pluie nous retrouve dès le début de la
montée vers Ste-Croix et le col des Etroits :
une montée régulière, pas trop pénible
mise à part l’averse et une circulation plus intense. Au
sommet du col (CH-VD-1152m), le groupe s’est effiloché.
17h - Depuis Cluse-et-Mijoux, un long bouchon. Mais à vélo,
on passe, certains plus hardiment que d’autres. Retour au
bercail en petits groupes.
Bilan du jour : 114 km - 2150m de dénivellation. Pas
mal.
J. Demoulin, X.Ansseau et P. Mottoul ont fait le château de
Joux…!
JEUDI 12 : PONTARLIER – LES FINS -PONTARLIER
Grand beau temps ! Enfin ! Le soleil et la chaleur ne nous
quitteront plus jusqu’au bout du voyage.
Au programme : la découverte du plateau au Nord-Est de
Pontarlier : une superbe balade. Après Vuillecin, un
petit col au milieu des bois, le Pertuis de la Vrine (25-850m),
nous amène sur le plateau. Bugny, Gilley, calmes
villages, routes au milieu des prés, panoramas et la douceur
de la température nous font retrouver les joies du
cyclotourisme.
Douce montée en groupe du col du Tounet (25-965m).
Moulin fixe l’allure. Va-t-il avoir l’honneur d’atteindre
le sommet en tête ? Non ! Traîtreusement,
Bandit le flingue à 50 m. de la ligne imaginaire.
Les Fins (km 51). Il faut chercher un peu en contrebas de la
départementale pour dénicher le resto du jour « Au
cœur des faims ». Pour 11 € nous avons droit à
un menu plus que complet.
C’est l’estomac bien lesté que nous nous laissons
glisser vers Morteau. Aussi, pas de
saucisse.
D’autant qu’une bosse à 1 chevron nous attend à
la sortie pour nous mener au Mont Joly (995m). Repassage à
Gilley puis par paliers on redescend vers la vallée du
Doubs et Montbenoit.
Là certains s’adonnent au tourisme culturel et visitent
l’abbaye.
Encore 20 km en montagnes russes sur le flanc nord de la vallée
puis le long de la rivière pour rentrer à Pontarlier
avec 92 km au compteur et 1195m de dénivelé.
VENDREDI 13 : PONTARLIER – LONS-LE-SAUNIER
Nous quittons Pontarlier par le Sud-Ouest vers Ste-Colombe (tiens ?)
pour aborder un col de la République (25-998). Une
belle montée régulière en sous-bois qui nous
permet de franchir la Montagne du Lavéron avant de plonger sur
le lac de St-Point.
Les bords du lac puis la vallée entre la Haute-Joux et le
Noirmont proposent des routes de rêve pour les cyclos :
verdure, calme, quelques « lève-culs »,…
Nombreux sont les collègues que nous croisons.
Des
travaux d’asphaltage nous imposent un petit détour et
des chemins vicinaux nous font parcourir le Jura profond, avant
d’atteindre Foncine-le-Haut.
Une flèche nous indique sur la gauche la direction du « Grand
Chalet », notre halte de ce midi. Elle se trouve dans le
haut de Foncine-le-Haut. Dès les premiers mètres,
j’aperçois Moulin bien plus haut. Un beau point de
mire ! Mais je n’ose y aller trop fort quand même
ignorant la longueur de la difficulté et d’emblée
le pourcentage atteint 8-9 %. …Après 1500m, je me suis
rapproché à une vingtaine de secondes et le resto
apparaît
2 lacets plus haut. Allons-y. Mon rival qui m’a aperçu,
accélère profitant de la présence à ses
cotés de l’aigle Alain. Mais je reviens. Voilà le
dernier virage, la courte ligne droite, je jette mon vélo et
dépasse Moulin juste avant les tables et chaises de la
terrasse, entre lesquelles je dois zigzaguer ensuite.
Qui a gagné ? Où devait se trouver la ligne
blanche ? Et il n’y avait pas de photo-finish !
…Qu’on est sots ! Mais quel plaisir ! Et le
bar nous attend.
Nous allons profiter quelques instants de l’endroit, un site
grandiose à 1060m d’altitude, une bonne table (rôti
de porc sauce moutarde avec accompagnements, faisselle, tarte à
la rhubarbe, vin, café) à un prix introuvable en
Belgique. Et en plus les patrons sont des plus sympathiques.
Avant de reprendre la route, certains lézardent.
L’après-midi, le thermomètre grimpera jusque 32°.
Des coups de soleil ne seront pas perdus pour tout le monde.
Dégringolade vers le centre du village pour retrouver la D46
et un itinéraire relativement facile puisqu’il nous
amènera de 975m à 255m.
Bref arrêt pour un coup d’œil sur les gorges de la
Saine (47m de profondeur) ; agréable parcours dans la
région des lacs puis après Doucier une dernière
difficulté : le col de la Percée de Chatillon
(39-580).
Mont-
Blanc
A Vevy, le groupe éclate : quelques-uns plongent
sur Lons non sans avoir eu une émotion : la vue sur le
Mont-Blanc ; d’autres via Crançot ne veulent pas
rater le point de vue sur le Cirque de Baume ; les derniers
allongeront le parcours pour ne pas louper la sinueuse descente puis
une halte de « déssoiffage » (comme
dirait Hono) à .
Baume-les-Messieurs
Une brève visite de la remarquable abbatiale s’impose.
Entre Baume et Voiteur, la D70 nous permet d’admirer les
vignobles du Jura en contrebas de Château-Nevy. Encore 10 km
d’une route ch…(fort fréquentée, ligne
droite, vent contraire) et nous rejoignons Lons-le-Saunier
après 132 km et 1285m de dénivellation.
A l’hôtel du Parc, le groupe se retrouve et accueille
Jojo, Nina, Karl qui y font étape, en route pour leurs
vacances.
13 juillet oblige : en soirée, nous profitons des
animations prévues par la municipalité : un feu
d’artifice de bon aloi puis devant un (hum) verre nous
apprécions l’orchestre auquel Botcharov, bien entendu,
ne résistera pas.
SAMEDI 14 : LONS-LE-SAUNIER - MOIRANS –
LONS-LE-SAUNIER
A
9h10 en route sans Moulin qui nous laisse tomber préférant
les vacances à Barcelonnette… . Pour sortir de Lons, il
faut grimper (Bornay : 8e km est à 519m
d’altitude).
Mais le soleil, la douceur de la température,
le calme des petites routes, la variété des paysages
nous font oublier les pentes.
A la sortie d’Orgelet, on pique vers le sud : une
route en montagnes russes qui nous amène au barrage de
Vouglans sur l’Ain. Une rapide descente sur Menouille d’où
la muraille de béton de 103m de haut est impressionnante. Mais
dès la sortie du village, c’est la pente qui nous
impressionne. En 7 km, on passe de 360 à 760m d’altitude.
Durant les 4 premiers kilomètres on est toujours entre 7 et
10%. Chacun y va à son rythme et on se retrouve en haut, au
col du Cerisier (39-734). Pas de panneau ! Dommage pour
Botcharov (Michel Cerisier pour les intimes)!
Encore quelques kilomètres et nous atteignons le lieu du
repas : « Le Regardoir ». Endroit
sublime : un belvédère qui surplombe l’immense
lac (la 3e retenue de France). Et le repas (friture
d’éperlans ) sera à l’image du lieu.
Et
Botcharov a aussi loupé çà. Personne ne
comprend : il était là, en serre-file comme
d’habitude, à 5 km…d’ici ! Certains
partent à sa rencontre, jusque dans Moirans : pas de
Michel ! L’explication viendra l’après-midi
lorsqu’on le retrouvera par hasard. Il s’était
arrêté pour se détendre et au rond-point suivant,
sans road book, sans GSM, avait continué vers le centre de
Moirans où il avait déniché une petite gargotte…
La route qui nous offre des belles vues sur le lac nous redescend
quasi à la hauteur de l’Ain que nous franchissons sur le
Pont de la Pyle. Un itinéraire champêtre, jamais
plat mais sans grande difficulté nous ramène à
Lons en traversant de vieux villages où la vie semble s’être
arrêtée (sauf à Mérona ou l’on fête
le 14 juillet).
Au pied du monument à Rouget de Lisle, natif du lieu, nous
faisons le bilan : 102 km – 1200m de dénivellation.
Après un apéritif bien mérité et
le repas, l’équipe sort quasiment au complet pour
participer aux festivités nationales. Mais visiblement, on
n’est pas à Mons, il n’y a plus guère
d’animation… On s’installe quand même à
la terrasse d’un pub où, autour d’un bon verre, on
échange déjà de bons souvenirs.
DIMANCHE 15 : LONS-LE-SAUNIER - DOLE
Où est la sortie de Lons-le-Saunier ? La D161 ne se
trouve pas facilement et on se tape un chemin à 14% pour
l’atteindre ! Un peu plus loin, alors que Xavier et Pascal
suivent le bon itinéraire, le gros de la troupe lancé
dans la descente suit l’axe principal et file vers la D470 plus
importante. Décidément on est mal réveillé !
Le pont sur le
Doubs
Heureusement on est dimanche matin… ! Bleterans, Desnes
où on retrouve le parcours de base avec 7 km de détour.
Le paysage est encore différent de celui des jours
précédents : plus ouvert, plus plat, les nombreux
étangs nous montrent qu’on est aux confins de la Bresse.
Après une longue ligne droite en forêt, nous atteignons
Tassenières et son carrefour. Sonnerie de GSM. Xavier,
toujours devant, nous informe qu’ils sont attablés à
une terrasse au carrefour de …Tassenières. « Mais
nous y sommes ! » Et Xavier, le GSM à
l’oreille, surgit derrière le coin de la maison qui
masquait la terrasse. Gag !
La tradition sera donc maintenue : un dernier verre pris
ensemble.
Dans
les 30 derniers kilomètres, les routes sont un peu plus
fréquentées mais toujours dans la verdure. Le faux plat
le long de la Forêt de Chaux -traversée mardi- allonge
un peu le gruppetto. Mais on s’attend à la sortie de la
forêt pour rentrer ensemble dans Dôle. Le pont sur le
Doubs, la rue du Vieux-Château et sa pente qui était
apparue infranchissable à Moulin dimanche dernier, et nous
voilà à l’hôtel Pourcheresse.
Le port de Dole et
la collégiale
Le patron, très obligeant, a mis une chambre avec douche à
notre disposition. Nous sommes donc tout frais pour reprendre la
route vers divers horizons pour certains, pour étendre les
jambes sous la table pour les autres.
Et on fait le bilan : 8 étapes, 805 km, 8 cols seulement
mais 8.600m de dénivellation quand même et pas une seule
crevaison.
Merci à tous pour cette belle aventure, cette convivialité.
Les héros : Louise , Corinne, Jacques D., Henry,
Pascal, Alain L., Philippe M., Laurent, Philippe T., Alain D. ;
Michel R., Xavier, Michel C. sans oublier nos accompagnatrices
Patricia et Thérèse ni surtout le petit Pierre.
Philippe
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