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ALPES POUR MES 30 SAISONS
Vendredi 13 Juillet,
9h15, montage du vélo et en route pour un petit tour de
reconnaissance dans Morzine où nous circulons à sens
unique. ensuite en direction du col de Joux Plane dont les premiers
kilomètres sont particulièrement difficiles.
L’ascension se passe néanmoins dans de bonnes
conditions. Je rejoins un groupe de français qui me lancent ‘’
Eddy Merckx ‘’ en voyant mon vélo. Leur
accompagnateur me dira au sommet que je l’ai impressionné
par rapport à son groupe qui progressait plus lentement. Et
moi qui me dit parfois que je n’avance plus !…
J’atteins le col
de Ranfoly, 1637 m et j’arrive ensuite au col de Joux Plane,
1700 m vers les 11h00. J’admire le paysage. La vue sur le mont
blanc est impressionnante. Je m’en retourne ensuite vers
Morzine.
Samedi
14 juillet, vallée de la Maurienne, ascension du col de la
Madeleine qui n’est pas facile du tout. Passage à St.
François Longchamps vers les 12h00 et arrivée ensuite
au sommet qui culmine à 2000 m et que je suis heureux de
franchir pour la première fois. Je rencontre un Namurois. Nous
échangeons nos impressions et il me prend en photo.
Dimanche
15 juillet. Je séjourne à Briançon, la ville la
plus haute de France avec sa cité Vauban et ses gargouilles.
Je me prépare pour un grand classique, Lautaret et Galibier
que je n’ai plus franchis depuis 11 ans déjà !…
Je démarre à 10h00 et tout ne se passe pas pour le
mieux dans le Lautaret, dont l’ascension si elle n’est
pas trop difficile au départ de Briançon, est longue de
28 kilomètres. Je m’arrête un gros quart d’heure,
le temps de boire un coca et je m’attaque vers 12h15 au
légendaire Galibier. Je me sens mieux dans cette ascension et
c’est avec frissons et émotions que je franchis le
sommet 45 minutes plus tard. L’effort a été
violent et je dois récupérer. Je m’arrête à
nouveau dans la descente au sommet du Lautaret avant de rejoindre
Briançon au terme d’une magnifique randonnée dont
je garderai un bon souvenir.
Je n’ai plus les
moyens physiques que j’avais dans les années 70 et 80
mais je suis quand-même heureux de pouvoir encore rouler en
montagne. Ma passion reste intacte pour ce type de cyclotourisme. Les
randonnées au long cours, c’est fini depuis longtemps. 5
heures de vélo en mouillant mon maillot me suffisent
amplement. Et puis, je vais de l’avant et je ne pense plus à
ce que j’ai fait avant, même si je n’ai pas à
en rougir !…
Lundi 16 juillet.
Départ en vélo vers 10h00 vers le col d’Izoard.
Le coup de pédale n’est pas super brillant au début.
Peut-être n’ai-je pas récupéré de
l’effort accompli la veille mais je progresse néanmoins
honorablement à mon rythme jusqu’à Cervières
où l’ascension devient plus sérieuse. La côte
est souvent raide avec des passages fréquents à 9%.
Cette sortie est vraiment celle de la sympathie tellement j’aurai
croisé et rencontré des personnes vraiment aimables.
Encouragements d’automobilistes, de cyclos que je croise, d’un
couple de joggers que je reverrai au sommet, un couple de français
de Lille qui accepteront de me prendre en photo, des cyclotouristes
Belges de Libramont en vacances à Gillestre, des gamins qui
semblent intéressés par la marque de mon vélo !…
Et oui, ce nom illustre évoque encore quelque chose de
grandiose y compris chez des jeunes !…
Je suis heureux de me
retrouver à nouveau au sommet de l’Izoard, un des tout
plus grands cols de légende qu’il m’a été
permis de franchir à plusieurs reprises. Retour ensuite à
Briançon après une belle descente.
Mardi 17 juillet. C’est
le grand jour. Arrivée de l’étape du tour de
France à Briançon. Une ambiance phénoménale
est déjà fort tangible lorsque je m’approche de
la place du Champs de Mars où toutes les infrastructures pour
l’arrivée sont installées. J’en fais tout
le tour et je n’en perds pas une miette. L’agitation que
je ressens autour de moi est grande et je vais m’installer près
de l’écran géant où je peux assister à
la retransmission de l’étape, à moins de 100
mètres de la ligne d’arrivée, avec les
commentaires de Daniel Mangas.
Quelle fête,
quelle émotion !… C’est vrai que ce tour de
France, c’est tout de même quelque chose
d’extraordinaire. Et ces coureurs, même s’il n’y
a actuellement plus de patron dans le peloton, quel courage, quelle
force !… Moi qui fais un peu de vélo, je peux
pleinement apprécier l’ampleur de leurs exploits. N’en
rajoutons pas avec le dopage !… C’est dommage qu’il
y ait des tricheurs !…
Victoire du colombien
Solers, échappé dans le Galibier. Il a résisté
seul au retour du groupe maillot jaune dans la descente du Galibier
et du Lautaret. Je suis heureux d’encourager Tom Boonen après
la remise de son maillot vert. Et j’ai également vu
Nicolas Sarkozy !…
Mercredi 18 juillet.
Dernier jour dans les Aples. Je m’équipe et en route
pour une ultime randonnée. Je quitte Briançon en
remontant la ville vers le champ de Mars et je prends la direction de
Montgenèvre à la frontière franco-italienne.
Cette ascension n’est pas trop difficile et j’arrive au
sommet à 1860 m vers les 11h15. Quelques instants de repos et
je redescends ensuite vers la vallée de la Clarée. Le
paysage y est magnifique. La route qui s’élève
insensiblement est peu fréquentée. Je croise quelque
cyclos. Je me dirige durant une quinzaine de kilomètres vers
Névache et je poursuis ensuite vers le sommet du col de
l’échelle à 1762 m. Ce fut dur dans la finale
comme dans tous les cols mais je suis content d’y être
arrivé. Je m’en retourne ensuite vers Briançon
tout en admirant une fois de plus un paysage de toute beauté.
7 fantastiques cols franchis en 5 jours, qui l’eut cru ?…
Le vélo me fait toujours rêver. Il me fascine et je le
pratique toujours avec plaisir et passion !…
Quelques jours plus
tard, nous sommes sur l’île grecque de Corfou. Nous y
passons des vacances vraiment merveilleuses. Soleil, mer chaude,
beaucoup de natation, du repos, des visites exceptionnels, des
paysages magnifiques et finalement, un peu de vélo
quand-même !…
Patrick Ruelle
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